La Mie de Pain est créée à la fin du 19e siècle à Paris, et devient célèbre dans le 13ème arrondissement lorsqu’elle sert pour la première fois à l’hiver 1891, une soupe populaire aux déshérités du quartier : « On donne bien du pain pour nourrir les oiseaux, pourquoi n’en donnerions-nous pas pour nourrir les hommes ? »
Il s’agit alors de répondre à l’urgence, de permettre à ceux qui ne le peuvent pas, de manger au moins un repas chaud chaque jour.
Cette soupe populaire est restée une tradition à La Mie de Pain, honorée chaque hiver depuis sa création il y a 123 ans.
C’est pourquoi depuis le 20 octobre 2014, Le Refuge (centre d’hébergement d’urgence et d’insertion) ouvre chaque soir ses portes à environ 200 personnes qui viennent y dîner. Des personnes aux profils parfois très différents, des hommes, des femmes, des personnes âgées, des gens du quartier, qui ont besoin de cette aide ponctuelle de La Mie de Pain pour bénéficier d’un repas chaud et équilibré, dans un lieu digne, convivial et sûr. « Ce repas est parfois le seul moment d’échanges et de contact pour certains… » ajoute Christophe Piedra, directeur du Refuge.
C’est ainsi que jusqu’à la fin de la période hivernale (aux environs de la fin avril), 200 repas sont servis le soir pour ces personnes venant de l’extérieur. Des repas entièrement financés grâce aux dons reçus par l’association, en plus des 300 dîners préparés et servis tous les soirs et toute l’année aux hébergés du centre. Chaque repas est estimé à environ 3,5 euros par personne, soit près de 6000 euros par semaine pour l’ensemble de ces repas dits extérieurs.
« Nous restons fidèles aux missions fondatrices de La Mie de Pain par ce service de repas dits extérieurs. C’est important de poursuivre la réponse à l’urgence » précise Christophe Piedra.
Comment fonctionne le service de repas extérieurs ?
Ce service fonctionne selon un système de carte repas. Les personnes souhaitant en bénéficier viennent chercher (ou renouveler) leur carte repas le lundi, il s’agit d’un accueil inconditionnel.
La carte est valable une semaine. Chaque soir, les présences sont relevées. Les personnes qui ne viennent pas durant trois soirs consécutifs, voient leur carte repas réattribuée le lundi suivant (sauf si bien sûr elles se présentent pour le renouvellement). « L’idée c’est de ne pas perdre de place et faire que ces 200 cartes repas profitent à un maximum de personnes » ajoute Christophe Piedra.