Reportage par Europe 1 sur la menace qui pèse sur la générosité des Français : la crise des dons ?
1 Français sur 2 envisage donner moins voire ne plus donner du tout en 2013 envers les associations qui s’occupent des personnes démunies. Des associations qui doivent redoubler d’efforts pour continuer à collecter des fonds.
Témoignage de Perrine Sentilhes, Directrice du développement des ressources de La Mie de Pain.
« Au coeur du plus grand centre d’accueil pour sans-abri. Huit heures et quart. L’Arche d’Avenirs, le centre d’accueil de jour de l’association La Mie de Pain, n’ouvre ses portes que dans un quart d’heure, et déjà on se bouscule devant le bâtiment flambant neuf.
Créée en 2001 dans des locaux temporaires et vétustés du 13e arrondissement, à Paris, la structure est désormais installée à deux pas, dans une ancienne usine d’équipements automobiles.
Premiers arrivés, premiers servis. Une dizaine de chanceux auront le droit de s’inscrire pour prendre une douche, une poignée d’autres pour laver leur linge. Ceux qui, épuisés, ont passé leur nuit à marcher dans les rues pour tromper le froid se précipitent dans la salle de repos, où ils tombent de sommeil, emmitouflés dans des duvets.
Arrivé en avance, mais déjà trop tard, Ben se console en descendant au sous-sol, où des bénévoles proposent un café ou du lait chaud, et en glanant quelques rasoirs et savons distribués dans l’espace hygiène ».
Emission présentée par Emmanuel Maubert sur Europe 1
« 400 SDF se présentent chaque jour… L’Arche d’avenir accueille les SDF en journée pour leur permettre de prendre une douche et les aider à se réintégrer dans la société ».
Par téléphone : Odile Grellet, directrice de l’association La Mie de Pain
» Une « lutte des places » au détriment des plus pauvres. La crise et la saturation de l’offre de logements et d’hébergement ont entraîné une «lutte des places» parmi les demandeurs, souvent au détriment des plus pauvres qui se trouvent exclus des dispositifs qui devraient leur être dédiés. Cette lutte des places, elle existe à tous les niveaux dans le logement social, le logement privé et le secteur de l’hébergement, souligne Christophe Robert de la Fondation Abbé Pierre. Avec la crise et l’explosion des loyers, «les logements de moyenne qualité qui répondaient aux besoins des ménages les plus fragiles, sont désormais occupés par les classes moyennes inférieures», repoussant les plus fragiles vers des logements plus précaires, chez un tiers ou dans des habitats de fortune de type camping ou box de parking, ajoute M Robert. Beaucoup font partie des 1,2 million de personnes en attente d’un logement social. »
« Jusqu’à présent, nous nous sommes appuyés sur notre patrimoine. Mais l’urgence nous a poussés à solliciter pour la première fois le diocèse de Paris, avec qui nous partageons notre identité chrétienne. Si le diocèse mettait à disposition des locaux, nous serions prêts à proposer les compétences de nos bénévoles pour gérer des lieux d’accueil éphémères de qualité, qui pourraient devenir pérennes si cela se révélait nécessaire. De nombreuses associations sont prêtes à nous suivre. Il est urgent que les associations, l’État et l’Église marchent dans le même sens ».
Principes déontologiques de l’association Les administrateurs exercent leurs fonctions de façon bénévole et désintéressée dans l’intérêt de l’association.
Chaque administrateur renseigne annuellement une attestation de non-conflit d’intérêts et s’engage à respecter les principes déontologiques (article I.2 du règlement intérieur de l’association approuvé par le ministère de l’intérieur le 24/09/2015). Les 2 codirecteurs ont également signé cet engagement.