L’Arche d’Avenirs, accueil de jour de La Mie de Pain, propose aux personnes sans domicile fixe, un Service Domiciliation qui compte 800 places. Mais au fait, qu’est-ce qu’une « domiciliation » ? Que permet-elle ? Comment fonctionne ce service ? Quelques réponses.
« Le plus parlant selon moi est d’imaginer qu’une domiciliation c’est comme une boîte postale » nous confie Michel, agent d’accueil à l’Arche d’Avenirs. Pour une personne sans domicile fixe, avoir une domiciliation, c’est avoir une adresse administrative qui permet de recevoir son courrier et d’accéder à ses droits civils, civiques et sociaux.
« Pour une personne à la rue, la première des choses c’est de trouver une domiciliation ». En effet, lorsqu’une personne n’a pas d’adresse, d’une certaine façon elle n’existe pas. La moindre démarche vers l’insertion, qu’elle soit professionnelle ou sociale, nécessite une adresse administrative (pour se faire délivrer une carte nationale d’identité, s’inscrire sur les listes électorales, bénéficier de prestations sociales…)
« Ici sont proposées 800 domiciliations, et rares sont les places vacantes » souligne Michel. En Ile-de-France, on évalue le nombre de personnes bénéficiant d’une domiciliation à 85 700.
83% des domiciliations se trouvent au sein d’associations agréées, les 17% restants étant administré par les CCAS (centres communaux d’action sociale). Car, pour pouvoir délivrer des adresses administratives à des personnes sans domicile fixe, l’accueil de jour de La Mie de Pain a reçu l’agrément de la préfecture de Paris, renouvelable chaque année. Un agrément qui, à ce jour, limite le nombre de domiciliations possibles à 800 : « On pourrait faire plus, mais la qualité de notre travail en pâtirait… Le flux de personnes à gérer serait très important, le courrier à trier serait gigantesque. Et puis, on aurait moins de temps à consacrer à ceux qui ont besoin d’aide pour comprendre les courriers qu’ils reçoivent par exemple…»
Lorsque l’Arche d’Avenirs ne peut répondre favorablement à la demande d’une personne en recherche d’une domiciliation, alors l’agent d’accueil qui la reçoit contacte avec elle d’autres associations afin de savoir si des places sont disponibles. Parfois cela fonctionne, parfois pas. « Il n’y a pas suffisamment de domiciliations disponibles en région parisienne. Chaque semaine, il y a au moins une dizaine de personnes qui viennent à l’Arche d’Avenirs pour nous demander si nous avons de la place », se désole Michel. Ainsi, afin de limiter la frustration de ces personnes à qui il manque une adresse administrative, l’équipe de l’Arche d’Avenirs a mis en place une permanence téléphonique chaque premier mardi du mois durant laquelle elle attribue les places qui se sont libérées durant le mois écoulé : « En une vingtaine de minutes, les appels reçus suffisent à combler les places vacantes. »
A l’Arche d’Avenirs, une domiciliation est attribuée sans aucune condition particulière. La seule condition pour la conserver est d’en avoir l’utilité. Chaque bénéficiaire d’une domiciliation doit se présenter au moins une fois par trimestre auprès de l’Arche d’Avenirs afin d’y retirer son courrier et apposer sa signature sur sa fiche de passage.
« Les personnes domiciliées à l’Arche d’Avenirs ne sont pas nécessairement suivies par les travailleurs sociaux de l’établissement », précise Michel. « Mais on finit tout de même par les connaître et par échanger avec eux. Pour certains, le Service Domiciliation est comme un point de repère. Certains ont leur adresse administrative ici depuis plus de 7 ans. »
Les 800 domiciliations que compte l’Arche d’Avenirs et les 600 que propose la Plateforme – Relais Social, une autre des 6 structures de La Mie de Pain, ne font l’objet d’aucune aide et sont entièrement financées par les fonds propres de l’association. On évalue à 5€ le coût d’une domiciliation pour un mois.
Il en faut finalement peu pour commencer une démarche vers l’insertion. Aidez-nous à maintenir ces 1400 domiciliations à La Mie de Pain, faites-un don !